Achète-t-on toujours des voitures en Europe ?

Avec l’avènement des transports en commun et les dispositifs de plus en plus nombreux en faveur de l’environnement, on pourrait penser que la voiture n’est plus au centre des priorités en Europe. Pourtant, les pays ne réagissent pas de la même manière au tournant écologique.

Un recul des ventes généralisé en Europe de l’Ouest

Selon des données de LMC Automotive, le nombre d’immatriculations dans l’ouest de l’Europe a chuté de 8,3% en un an (de novembre 2017 à novembre 2018), et ce, pour le troisième mois consécutif. Cette baisse est largement attribuée à l’arrivée, en septembre 2018, de la procédure WLTP (Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure) qui punit les véhicules les plus polluants. Par conséquent, les constructeurs ont dû alléger leur catalogue des modèles non conformes.

Royaume-Uni et Allemagne : des ventes en baisse

Au mois de novembre, on enregistrait un recul de 3% de la vente de voitures neuves au Royaume-Uni. Des chiffres qui confirment une chute remarquée depuis déjà quelques mois. Et il semblerait, selon les professionnels, que ce soit bien dû en partie à la réglementation sur les émissions de CO2. D’ailleurs, parmi les véhicules vendus, on constate une hausse de 24,6% des véhicules non thermiques et un net recul des diesel. Dans le cas du Royaume-Uni, la frilosité est aussi assez générale à cause du Brexit et des incertitudes futures, notamment d’un point de vue financier.

Côté allemand, là aussi une baisse des immatriculations des véhicules neufs a été notée, de 9,9% en un an (selon l’agence KBA). La raison principale serait la réaction à la norme WLTP. Et de la même façon, on enregistre une hausse de 40,6% en un an des immatriculations d’électriques.

Une baisse des ventes également partagée par l’Espagne (- 12,6%) et l’Italie (- 6,3%).

La France, fidèle à ses voitures

Quant à la France, elle semble rompre avec ses voisins. Déjà au mois de septembre dernier, les professionnels ont constaté une hausse exceptionnelle des ventes de voiture, notamment à la suite de rabais pratiqués pendant l’été par les concessionnaires, pour anticiper la chute future liée aux nouvelles normes. Si l’Hexagone n’enregistre pas de hausse des immatriculations, la chute est tout de même limitée par rapport à d’autres pays européens, avec un recul de seulement 4,7%.

Et contre toute attente, les types de véhicules qui sont le plus vendus sont… les SUV et cross-over (modèles 5008 de Peugeot et Kadjar de Renault entre autres). Le plaisir semblerait donc largement outrepasser les normes… pour le moment ! Affaire à suivre…

Qui ressort gagnant de la WLTP ?

L’arrivée de la norme WLTP a fait chuter tous les constructeurs automobiles. Tous ? Sauf un, PSA, qui semble avoir mieux anticipé la procédure d’homologation et est même passé devant le groupe Volkswagen pendant le mois de septembre. La marque allemande conserve néanmoins le plus de parts de marché en Europe, avec 23,7%. En effet, PSA n’a subi une chute que de 5,8% – contrairement à Renault par exemple qui a reculé de 16% (chiffres de l’ACEA). La marque au losange reste cependant troisième constructeur en Europe, devant Fiat Chrysler et Ford. Une position potentiellement fragile au vu de Toyota qui concurrence Nissan (partenaire de Renault) en vendant deux fois plus d’hybrides en Europe (+ 3,8%).