En ce début d’année, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) a publié un rapport concernant les modes de transport utilisés pour se rendre à son lieu de travail. Alors que les efforts contre le dérèglement climatique ont donné lieu à de nombreuses campagnes pour inciter ceux qui le peuvent à favoriser des modes de transport « doux » ou peu polluants, cette étude nous permet de faire le point sur la situation actuelle.
Sans trop de suspens, la voiture reste le mode de transport très largement majoritaire pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail et ce, « même pour de courtes distances ».
Mobilité pendulaire : les chiffres clés
L’étude a été menée auprès de personnes actives en emploi travaillant à moins de 150 kilomètres de chez eux, ce qui représente 24,6 millions de personnes. Pour l’année 2017, parmi les répondants :
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- 74 % utilisent leur voiture ;
- 16 % prennent les transports en commun ;
- 8 % ont recours aux modes de transport doux (6 % à la marche et 2 % au vélo).
Il s’agit donc d’une majorité écrasante de travailleurs préférant la voiture pour se rendre au travail.
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Les variations selon la distance à parcourir
Le nombre de personnes utilisant les transports en commun reste plutôt stable avec 17,2 % dans la tranche des 2 à 3 km de distance et 21,1 % dans la tranche supérieure à 50 km de distance.
En revanche, la courbe du nombre de personnes se déplaçant à pied ou en vélo (on parle de « modes doux ») suit une tendance opposée à celle des automobilistes sur les premières tranches. Dans la tranche concernant ceux qui travaillent à moins d’un kilomètre de chez eux, il y a presque tout de même plus d’automobilistes (48,8 %) que de personnes favorisant des modes de déplacement « doux » (43,4 %).
D’après l’INSEE, le nombre élevé d’automobilistes pour une distance aussi courte « peut être lié à des critères divers, comme la succession d’activités différentes lors d’un même trajet (par exemple, accompagner des enfants à l’école avant de se rendre à son lieu de travail), des raisons de santé ou tout simplement par choix ou habitude. »
Dès la tranche des 5 à 6 km de distance ou plus, la barre des travailleurs se déplaçant à pied ou en vélo ne dépasse plus les 5 %.
Grenoble et Strasbourg : les rois du cyclisme
Si le nombre de travailleurs se rendant au travail à vélo a augmenté de 0,9 point entre 2015 et 2020, cela reste minime face aux 74 % d’automobilistes. Cela dit, l’étude démontre que dans les grandes villes où le nombre d’actifs travaillant à moins de 5 km de chez eux est plus important, le nombre de personnes se rendant au travail à pied ou en vélo est beaucoup plus élevé qu’ailleurs.
A Grenoble et à Strasbourg par exemple, 17 % des personnes actives en emploi vont au travail à vélo. Parmi les différents facteurs qui peuvent expliquer ce chiffre, il y a « la morphologie des villes, qu’il s’agisse de leur étendue ou de leur relief » mais aussi la qualité des infrastructures mises en place par la ville.
En conclusion
Malgré les mesures gouvernementales pour réduire la pollution de l’air et une certaine tendance médiatique, les chiffres ne témoignent d’aucune véritable évolution dans le choix du mode de transport des actifs en emploi. Tant que des actions concrètes ne sont pas mises en place pour faciliter l’usage des transports en commun et des modes de déplacement « doux », les travailleurs semblent préférer le confort et la liberté de la voiture.
N’hésitez pas à consulter le rapport de l’INSEE pour plus de détails.