Afin de renforcer la sécurisation des passages piétons, un amendement à la loi mobilité compte interdire le stationnement à moins de cinq mètres avant un passage piéton. Se garer en ville pourrait alors devenir bien plus compliqué…
Ce projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) est en cours d’examination à l’Assemblée nationale depuis le 3 juin 2019.
L’objectif de cet amendement serait de réduire le nombre d’accidents de piéton en assurant une sécurisation de leur cheminement. Et ce, grâce à une « meilleure visibilité mutuelle entre ces derniers et les véhiculant circulant sur la chaussée » comme l’indique l’article 21 bis du projet de loi.
Une mesure très soutenue par Jean-Luc Fugit, député LREM du Rhône. Il s’agit d’un « enjeu de sécurité routière primordial », explique-t-il.
Malgré une baisse de la mortalité, il a été démontré que sur les 471 décès de piétons enregistrés, 65% d’entre eux étaient des personnes âgées de plus de 65 ans d’après les derniers chiffres de la Sécurité Routière.
« Cette mortalité frappe pour une grande partie nos jeunes enfants et nos aînés, car ce sont eux qui peinent à avoir de la visibilité dans l’espace urbain » explique Jean-Luc Fugit.
L’amélioration de la visibilité de la chaussée permettra justement une baisse de la mortalité routière notamment auprès des personnes âgées et jeunes.
Etant donné que les trottinettes et vélos échappent à cette mesure, cette dernière pourrait alors être très favorable aux commerces de proximité. En effet, comme l’explique Jean-Luc Fugit, : « Aux craintes qui pourraient poindre sur les effets quant aux commerces de proximité et de centre-ville, les études en la matière démontrent que piétons et cyclistes sont des acteurs essentiels à la dynamisation de leur activité. Ils sont une clientèle particulièrement fidèle ».
De plus, un vélo consomme en moyenne huit fois moins d’espace de stationnement qu’un véhicule.
Mais certains risquent d’être mécontents, rien que 7000 places de stationnement seront supprimées à Paris.
Les coûts seront minimes puisque Jean-Luc Fugit table sur un coût d’une dizaine d’euros tout au plus en incluant des travaux de peinture.
Pour que le délai de réalisation soit raisonnable, le député propose que ces travaux de mise en conformité soient réalisés au plus tard le 31 décembre 2026.
Certaines villes ont déjà appliqué la mesure, ce qui est le cas de Nancy (Meurthe-et-Moselle), ou encore Vitré (Ille-et-Vilaine). Cette dernière a supprimé 35 places de stationnement en amont de ses passages piétons courant 2018.
A noter que même si le délai de mise en conformité est fixé, aucune sanction n’est prévue par le texte de loi pour les collectivités qui ne réaliseront pas les modifications…
Véronique Dumas
Norbert PRIVAT
Jeanne Catherine