Derrière chaque radar, une mission : réduire la vitesse, limiter les accidents, sauver des vies. Loin d’être une invention récente, le radar routier trouve ses origines dans les technologies militaires. En France, il s’impose progressivement à partir des années 70, face à l’explosion du nombre de morts sur les routes. De la simple boîte métallique au système intelligent capable d’analyser une infraction en temps réel, le radar routier a bien évolué.
La sécurité routière n’était pourtant par une préoccupation majeure en 1946, quand a été expérimenté en France, le premier radar : le Mesta 100. Cet appareil était le fruit des systèmes de radars développés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui servaient avant tout à repérer les bombardiers allemands. Le brevet du premier radar avait été déposé en 1935 par un Britannique, Robert Watson Watt.
Avec les Trente Glorieuses (1945-1975) et la démocratisation de l’automobile, le nombre de véhicules en circulation dans l’Hexagone explose. Les accidents et les victimes aussi. En 1972, le nombre de morts de la route atteint le chiffre faramineux de 17 000 ! Cette donnée catastrophique et le choc pétrolier de 1973 ont incité les autorités à prendre les premières mesures de limitation de vitesse sur autoroute et à mettre en place les premiers contrôles. C’est à cette époque que les gendarmes sont équipés du fameux « radar barbecue », qui tire son nom étrange de sa forme de… barbecue. D’autres lui préfèrent l’appellation « poêle à frire ». Le Mesta 206 (son nom plus technique) est commercialisé jusqu’en 1986 mais a été utilisé bien au-delà.
Ces appareils étaient précis mais difficiles à régler. Ils sont améliorés à partir de 1988, avec l’arrivée du Mestra 208.
C’est en 1997 que les radars laser, également appelées « jumelles », en raison de leur mode d’utilisation, apparaissent. Ils se perfectionnent au fil des années et atteignent aujourd’hui une portée de 900 m ! Ce système laser diffère des techniques utilisées jusqu’alors. Avant, le fonctionnement du radar routier se basait sur l’effet Doppler-Fizeau de l’écho radar, à savoir la modification de la fréquence de l’onde réfléchie.
Quelques années plus tard, apparaissent les radars embarqués à bord de voitures banalisées. Presque indétectables, ils ont souvent été critiqués pour leurs emplacements, qui n’étaient pas nécessairement les plus accidentogènes…
2003 marque un tournant dans l’histoire du radar routier. C’est cette année-là qu’apparaissent les contrôles sanctions automatisés (CSA). Installés au bord des routes, ils sont composés d’une cabine (souvent blindée), d’un cinémomètre (le radar à proprement parler) et d’un système de prise de vue. Ils flashent les automobiles dépassant la limite autorisée. Ils se perfectionnent au fil des années et deviennent de plus en plus discrets : alors que de grosses cabines disgracieuses composaient la première génération de radars, aujourd’hui, les appareils de quatrième génération ne sont plus que de petits cylindres. Bien que presque invisibles, vous pouvez connaître leur emplacement grâce à des systèmes d’aide à la conduite.
L’amélioration des radars automatiques n’est pas seulement esthétique, elle est également technique. Aujourd’hui, les radars sont discriminants, et peuvent repérer la file du véhicule en infraction et sa catégorie (la limitation de vitesse pouvant être plus basse pour les poids lourds que pour les véhicules légers).
Une des dernières innovations en date est le radar tronçon, qui calcule la vitesse moyenne d’un véhicule sur une distance donnée. Son fonctionnement se base sur des caméras infrarouges, des détecteurs de vitesse et un système de traitement d’images. Le premier radar de ce type a été mis en service en 2012. Si ce système vise également à se développer, l’avenir du radar routier passera sans doute par les drones, qui voleront au-dessus de nos routes pour contrôler notre vitesse et, plus généralement, notre comportement sur les routes.
Pour rester informé des dernières évolutions, comprendre comment fonctionnent les différents types de radars et anticiper vos trajets en toute légalité, retrouvez tous nos articles dédiés sur le sujet dans la rubrique Radars du blog Coyote.
Gabriel CLOITRE
Gabriel CLOITRE