Le tunnel du Mont-Blanc : la catastrophe qui a tout changé
La réglementation dans les tunnels est stricte. Il faut dire que de nombreux automobilistes ont encore en mémoire la catastrophe du tunnel du Mont Blanc qui fit 39 morts le 24 mars 1999. Suite à une fuite de carburant et un échauffement du moteur, la cabine d’un semi-remorque frigorifique avait pris feu. 26 véhicules avaient été détruits. Sur les 39 personnes décédées, 37 l’ont été par intoxication.
Si le chargement du camion (9 tonnes de margarine, qui ont fondu et se sont enflammées comme de l’huile) explique une partie de ce drame, la configuration du tunnel a également été mise en cause, les victimes s’étant retrouvées piégées dans ce grand boyau. Suite à cet accident, la réglementation dans les tunnels, tant au niveau de la sécurité de ceux-ci qu’en matière de code de la route, s’est durcie, pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Des travaux dans les tunnels…
En 2000, des travaux de grande envergure ont été entrepris dans le Mont-Blanc. Des abris ont été créés tous les 300 m, reliés à une galerie d’évacuation. Ce sont les issues de secours, matérialisées par de grosses portes vertes. Des équipements de sécurité et d’exploitation de grande envergure, pilotés par un système de gestion technique centralisée, ont été mis en place.
Aujourd’hui, les niches de sécurité disposent d’un poste d’appel d’urgence, ainsi que d’un ou de plusieurs extincteurs. Des emplacements d’arrêt d’urgence sont également prévus en cas d’immobilisation du véhicule, une panne par exemple.
… et de nouvelles règles pour les automobilistes
Au niveau du code de la route, de nouvelles mesures ont été prises, comme la directive européenne n°2004-54, du 29 avril 2004, qui indique que « est puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende, tout conducteur d’un véhicule à moteur qui, dans un tunnel, ne respecte pas la distance de sécurité suffisante entre deux véhicules ou la distance de 50 m, pour les véhicules de plus de 3,5 t, et qui commet la même infraction, dans un délai d’un an, à compter de la date à laquelle cette condamnation est devenue définitive. »
Concrètement, en tant qu’automobiliste, vous devez toujours respecter la distance de sécurité, même à l’arrêt. Dans certains tunnels, celle-ci est matérialisée par des diodes bleues : vous devez laisser l’espace d’au moins deux diodes entre vous et la voiture qui vous précède.
Bien conduire sous un tunnel
Avant de rentrer dans le tunnel
Avant d’entrer dans un tunnel, sachez que vous n’aurez le droit ni de vous arrêter, ni de faire demi-tour. Vérifiez donc bien qu’aucun voyant ne s’allume sur votre tableau de bord, afin d’éviter une mauvaise surprise au beau milieu du tunnel, comme une panne de carburant.
Bien sûr, respectez les limitations d’affectation de voie, ainsi que celles de vitesse, parfois abaissée dans un tunnel.
Retirez vos lunettes de soleil si vous en portez et réduisez votre allure à l’entrée du tunnel, pour éviter l’effet « trou noir », à savoir le court instant où vous avez l’impression de ne rien voir, en raison du changement de luminosité.
Le Code de la route, dans un tunnel, impose également d’allumer vos feux de croisement.
Une fois dans le tunnel
Comme nous l’avons déjà vu, trois règles de base sont à respecter dans un tunnel : ne pas s’arrêter, respecter les distances de sécurité et ne pas faire demi-tour. Respectez évidemment la signalisation et les limitations de vitesse.
Que faire en cas de panne ou d’accident dans un tunnel ?
En cas de panne ou d’accident, actionnez les feux de détresse de votre voiture et tentez de vous garer sur un emplacement d’arrêt d’urgence. Coupez le moteur, mais laissez les clés sur le véhicule. Enfilez un gilet jaune et contactez un dépanneur via une borne d’appel d’urgence, avant de rejoindre une issue de secours.
En cas d’accident ou d’incendie, les autres véhicules devront couper leur moteur, tout en respectant les distances de sécurité. Les automobilistes revêtiront aussi leur gilet jaune, et il faudra appeler les services de sécurité avant de regagner une issue de secours.