Le joint de culasse : une pièce mystérieuse pour beaucoup, essentielle au bon fonctionnement du moteur… et à l’origine d’une escroquerie en recrudescence dans l’Hexagone, l’arnaque au joint de culasse. Lorsque vous vendez votre véhicule, prudence donc : on vous explique tout.
Le marché de l’occasion est en hausse depuis plusieurs mois : les concessions traditionnelles cèdent la place aux particuliers ou aux revendeurs d’occasion. Pourquoi ? Pour l’acheteur, un véhicule moins cher à l’achat, directement disponible, et moins de décote. En contrepartie, bien sûr, réparations potentielles, petits défauts, mais aussi le risque de faire une mauvaise affaire. Mais pour le vendeur, il y a aussi le risque de se faire avoir !
Souvent, ce sont les défauts mécaniques, l’usure des pièces, ou la simple vétusté qui amèneront l’acheteur potentiel à demander une légère baisse du prix. Seule une panne ou un défaut conséquent justifient un gros rabais. Mais comme le véhicule passe généralement au contrôle technique au préalable, certains acheteurs malintentionnés provoquent volontairement une fausse panne en visant notamment les joints de culasse.
Le joint de culasse est une pièce indispensable, qui garantit l’étanchéité de la chambre de combustion du moteur. Lorsque cette petite pièce coûteuse « claque », le pot d’échappement dégage une épaisse fumée blanche, et la voiture doit partir rapidement en réparations. En effet, les conséquences vont d’une consommation d’huile excessive, à une perte de puissance, et dans le pire des cas à la panne totale du véhicule dont le moteur ne peut tout simplement pas tourner.
Une authentique panne est donc précédée d’une perte de puissance, d’une baisse du niveau d’huile et du niveau de liquide de refroidissement. Si l’on ne fait rien, c’est la panne totale : une épaisse fumée blanche sort du pot d’échappement et il faut s’arrêter immédiatement. Comptez généralement entre 1000€ et 3000€ pour la réparer , car il faut intégralement démonter le moteur.
On comprend alors qu’un joint de culasse qui « claque » soit l’excuse parfaite pour négocier à la baisse l’achat d’un véhicule qui en l’état ne peut a priori plus à rouler.
Le mode opératoire est simple, et souvent le même : il s’agit de distraire le vendeur. L’acheteur potentiel vient accompagné, et pendant qu’il inspecte la voiture, son complice éloigne le propriétaire sous prétexte d’aller chercher un document, comme une facture ou un outil. Lorsque celui-ci a le dos tourné, l’un des arnaqueurs va injecter à l’aider d’une seringue de l’huile de moteur dans le radiateur, et de l’eau dans le moteur.
Au retour du vendeur, ils n’ont plus qu’à demander à essayer le véhicule, qui au bout de quelques centaines de mètres dégagera l’épaisse fumée blanche typique du joint de culasse défectueux. Grands princes, ils se proposent alors de quand même racheter le véhicule, mais à bas prix du fait des supposées réparations.
L’acheteur, bien embêté d’avoir une voiture invendable, accepte souvent sans chercher à trop négocier. Une fois la transaction effectuée, et avant la supercherie découverte, les acheteurs cherchent à partir le plus vite possible avec la voiture, et appellent alors une dépanneuse, ou bien repartent avec la voiture telle quelle, en prétextant déplacer le véhicule plus loin pour un dépannage plus facile, ou pour se rendre à un garage assez proche.
Pour échapper à l’arnaque, il suffit simplement soit de ne jamais laisser votre voiture sans surveillance, soit de refuser la vente si cette panne a lieu, de manière improbable, lors de l’essai. Pour vendre sans crainte votre voiture, n’hésitez pas à consulter notre guide à destination des vendeurs pour avoir les bons réflexes.
MAILLARD
Sarah